Ile-de-France : des taux sans changement

01 décembre 2020

Ile-de-France : des taux sans changement

Comme les mois précédents, novembre n’a pas vu de réels changements en matière de taux de crédit immobilier, comme en attestent les barèmes communiqués durant le mois par les banques partenaires d’Emprunt-direct.com.

Durant toute la période du deuxième temps fort habitat, les banques n’ont pas remanié leurs grilles, les laissant ainsi quasiment inchangées depuis août.

Les refus de prêt après examen d’un dossier sont en augmentation. Et en amont de l’examen, quelques banques refusent même, de plus en plus, de se pencher sur certaines demandes de crédits, un phénomène déjà observable depuis la rentrée. De fait, une part croissante des ménages éligibles au financement est concernée. Ceci affecte directement des primo-accédants et investisseurs, mais aussi des travailleurs salariés ou indépendants de certains secteurs comme la restauration, les commerces, l’aérien, ou encore l’événementiel.

Le marché du financement immobilier est ainsi directement touché par la crise sanitaire, du fait des contraintes prudentielles, mais aussi en raison du reconfinement. L’absence de visites immobilières et de flux entrants en matière de transactions se répercutera sur la production de crédit, et ce même si on ne répétera pas le trou d’air de mars-avril.

A ce titre, les chiffres dévoilés en début de mois par la banque de France montre une certaine dynamique de la production de crédit à l’habitat. Une nouvelle hausse de la production de crédit à l’habitat avait été constatée en septembre par rapport à août, avec une production mensuelle de 18,9 milliards d'euros hors renégociations, après 16,8 milliards un mois plus tôt. Mais la nature des prêts accordés évolue. Pour parvenir à se financer, nombre de candidats acquéreurs sont contraints de jouer sur la durée des prêts. La moyenne des maturités tend ainsi à progresser, et se situe désormais un peu au-delà des 20 ans, et ce pour plus de la moitié des dossiers. Et comme les prêts de long terme sont exclus du fait des recommandations émises par le HCSF en décembre 2019, une part majeure des emprunteurs doit échelonner son financement sur une durée comprise entre 20 et 25 ans. Reste que le mois d’octobre est un peu moins actif, l’absence de flux entrants en matière de transaction liée au reconfinement et à l’absence de visites de biens durant un mois pourraient affecter la production annuelle.

Par ailleurs, le levier du financement pourrait bien ne plus permettre d’absorber la hausse des prix de l’immobilier pour un certain nombre de ménages, comme c’était le cas il y a encore quelques mois. Car face auxdites recommandations, les banques refusent encore d'accorder des prêts à des candidats emprunteurs dont le taux d'effort serait supérieur à 33%, mais aussi à ceux pour lesquels la maturité de prêt dépasserait les 25 ans. Certaines établissements vont même au-delà et ne prêtent même plus au-delà d’une durée de 20 ans. Ceci serait susceptible d'affecter le périmètre du marché du crédit à l’habitat. En outre, la crise économique pourrait se traduire par une augmentation du taux de défaut dans les mois à venir, ce qui serait de nature à exacerber la prudence des banques, qui font déjà face à une augmentation du coût du risque.

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